Quantique : Lockheed Martin se joint à l’Université de Sherbrooke et à IBM

Quantique : Lockheed Martin se joint à l’Université de Sherbrooke et à IBM

La multinationale américaine en technologies de la défense, Lockheed Martin, s’associe à l’Université de Sherbrooke (UdeS) et l’Espace IBM Quantique afin « d’explorer le potentiel offert par certains algorithmes quantiques ».

L’annonce faite au début du mois de décembre marque un nouveau chapitre dans ce partenariat entre l’établissement universitaire québécois et IBM.

Créé il y a un peu plus d’un an, l’Espace IBM Q au sein de l’Institut quantique (IQ) annonçait alors une avancée dans la recherche de cette forme novatrice d’informatique.

En effet, étant le premier en son genre au Canada, le centre a obtenu le soutien financier du gouvernement du Québec à hauteur de 4,5 millions de dollars, permettant à l’UdeS de se doter d’une plateforme en calcul quantique des plus avancées, soit de 53 qubits. Il s’agissait alors du plus gros calculateur quantique universel accessible sur le marché.

« PROFONDEUR DES CONNAISSANCES »

Ainsi, la venue du plus grand fournisseur mondial de solutions dans le domaine de la défense confirme la réputation qui s’est depuis bâtie entre les murs de l’Université de Sherbrooke.

« Nous cherchions depuis un certain temps à rejoindre un centre IBM Q Hub considérant la maturité technique de la famille de processeurs quantiques d’IBM. Rejoindre l’Université de Sherbrooke est attrayant parce que nous reconnaissons la recherche quantique avancée et la profondeur des connaissances là-bas, et voyons le potentiel de la recherche collaborative », souligne dans un courriel Dr Kristen Pudenz, chef corporatif en quantique pour Lockheed Martin.

De plus, le partenariat avec Lockheed Martin Canada comprend un investissement de 1,3 million de dollars canadiens aligné avec la Politique des retombées industrielles et technologiques (RIT) du Canada.

Lockheed Martin n’en est pas à sa première collaboration en information quantique avec l’UdS, car l’entreprise a déjà financé des contrats de recherche dans le domaine de 2012 à 2015.

PLUSIEURS APPLICATIONS

Lockheed Martin entrevoit déjà plusieurs applications pour l’informatique quantique dans l’industrie de la défense.

« Lockheed Martin s’intéresse à l’informatique quantique pour des applications dans l’apprentissage automatique, l’optimisation et la simulation de la physique et des matériaux », indique Mme Pudenz.

« Comme d’autres formes d’informatique avancée, le traitement quantique promet de résoudre des problèmes complexes dans nos efforts de conception et de fabrication, et de fournir des capacités avancées pour nos systèmes sur le terrain » – Kristen Pudenz, chef corporatif en quantique pour Lockheed Martin

Cette dernière n’a toutefois pas voulu s’avancer sur l’échéancier de la mise en marché de produits conçus à partir de cette technologie.

« À mesure que l’informatique quantique progresse en termes de capacité, nous prévoyons qu’elle améliorera la qualité et les capacités des produits que nous développons. Nous considérons l’informatique quantique comme un investissement à long terme qui produira des résultats importants lorsque la technologie arrivera à maturité », a-t-elle indiqué.

Selon une analyse de la firme Deloitte, l’informatique quantique, qui fait appel à des qubits plutôt qu’à des bits que l’on utilise en informatique classique, permettrait éventuellement d’ « effectuer des simulations à grande échelle de déploiements militaires, par des scientifiques pour modéliser des réactions chimiques complexes afin de concevoir de nouveaux matériaux, ou même par des informaticiens pour déchiffrer la cryptographie ou des outils avancés d’intelligence artificielle ».

Crédit photo : Pexels / Somchai Kongkamsri